La main et le nom
« yad vashem »

Isaïe 56, 1-9


En annonçant la venue des fins dernières, Jour de Yhwh, jour de Justice et de Paix, ce passage d’Isaïe s’adresse plus particulièrement à tous ceux qui, pour des raisons diverses, pourraient craindre de se voir exclus de cette promesse de bonheur faite au peuple d’Israël. Le Seigneur Yhwh lui-même les rassure. Il étend le salut à tous les hommes : « Ma maison est une maison de prière pour tous les peuples ».

Le texte vise d’abord les étrangers, premiers exclus du peuple élu. S’ils sont appelés « fils de l’étranger », c’est que la Promesse faite à Abraham, Isaac et Jacob, est une promesse transmise par héritage, de père en fils, dont bénéficient tous les fils d’Israël. Et l’on comprend ainsi, pourquoi, après ces fils de l’étranger, le Seigneur Yhwh nomme aussi, pour les mêmes raisons, les eunuques, privés de descendance. Bien que les uns comme les autres soient incapables de transmettre un héritage et notamment celui de la Promesse, ils seront traités au même rang que les fils d’Israël dans la mesure où ils auront « respecté le sabbat et persévéré dans l’alliance de Yhwh ». Il apparaît ainsi, dans ce passage, que la promesse faite à Abraham est transmise par accueil conscient d’un héritage spirituel et non par automatisme d’un héritage génétique. Le mot fils signifie donc d’abord « fils spirituel ».

On observe que les exclus d’Israël nommés au verset 3, sont d’abord les fils de l’étranger, ensuite les eunuques ; puis ils sont traités en ordre inverse dans les versets suivants : 4 et 5 pour les eunuques, 6 et 7 pour les fils de l’étranger. Ce qui fait apparaître une symétrie, et nous invite à comparer, autour de cette symétrie, le verset 2 avec le verset 8. Il se confirme ainsi que, au-delà d’Israël, c’est l’ensemble des mortels (fils d’Adam) respectueux de l’alliance divine (verset 2) qui sont appelés au rassemblement autour d’Israël, qu’ils fassent partie du peuple élu ou qu’ils en soient exclus (verset 8). Une ouverture se dessine même avec le mot encore du verset 8, vers le verset 9, pour étendre cette promesse de vie à tout vivant, et non plus seulement à tout mortel fils d’Adam. Nous découvrons alors que le salut et la justice de Yhwh qui « vont bientôt se révéler » (verset 1, symétrique du verset 9), concernent la création tout entière, qui espère et attend, de la part des hommes rassemblés autour du peuple élu, cet accueil favorable à une alliance que Dieu propose à tout vivant, depuis Adam, Abraham et Jacob, afin de le conduire jusqu’à la félicité éternelle.




HebraScriptur - Septembre 2005
rév. Septembre 2007




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