Psaume de David
Hébreu : mizmor le-dawid

L’expression se rencontre 28 fois dans la Bible, toujours au premier verset d’un psaume. Elle a sans conteste le caractère d’une rubrique, considérée comme ne faisant pas partie du texte du psaume mais fournissant des indications sur ses origines ou sur son emploi.

Bien qu’il soit très possible que David soit l’auteur de ces psaumes, l’expression Psaume de David ne signifie pas « écrit par David », mais plutôt « de spiritualité davidique ». Un Psaume de David est une prière à laquelle le psalmiste est convié, un état d’esprit dans lequel il est invité à entrer, alors qu’il se trouve dans une situation analogue à celle vécue par David.

Le Psaume est le moyen le plus sûr d’entrer dans la spiritualité de David. Il suppose que l’on connaisse bien la vie du roi. L’incipit, qui recouvre en général le premier verset, parfois moins, parfois davantage, a souvent pour but de nous indiquer en quelles circonstances David a prié ainsi ( Ps 51 par exemple), et en l’absence de précisions, de nous faire entrer dans sa vie spirituelle.

Le mot Psaume (hébreu mizmor) vient d’une racine, zamar, qui signifie tailler, élaguer. Le verbe a pris, dans le grec ancien, psallou, le sens de pincer, toucher, arracher, pour désigner principalement l’action de pincer la corde d’un instrument de musique (la lyre), d’où est venu le mot grec psalma, « chant accompagné, psaume ». En se limitant, par le biais du grec, à cet aspect musical revêtu par le verbe hébreu, on s’est éloigné de son sens originel. On peut toutefois observer que le verbe “ pincer ” est encore employé de nos jours par les jardiniers français dans le sens de “ tailler ”, ce qui nous ramène à la notion première de zamar en hébreu biblique, notion avant tout spirituelle.

La référence principale vient du Psaume 1, dont le modèle, cet “ arbre planté près du cours des eaux ”, invite à se souvenir que pour porter du fruit, l’arbre a besoin d’être taillé par le jardinier. Quand il taille les rameaux « à un œil » ou « à deux yeux », le jardinier pose les jalons de la croissance des pousses : il guide la plante sur le bon chemin des récoltes futures. De même, le psaume guide l’homme pour la fécondité des temps futurs. Dans leur fonction liturgique, les psaumes sont des jalons qui rétablissent nos repères sur le chemin vers Dieu, qui nous remettent dans la vérité de l’instant, par la contemplation du chemin déjà révélé ; ils nous ouvrent à la sanctification du temps, et singulièrement du temps que nous allons vivre, que nous demandons à vivre, lorsque nous prions avec les mots de David.


 



Vers la perfection  ou  Pour l’excellence
Hébreu : Lamnatséah

On rencontre ce mot cinquante-six fois dans la Bible. Exception faite de son apparition au dernier verset du livre du prophète Habaquq, on le trouve au premier verset de certains psaumes, presque toujours comme premier mot du psaume.

Les traductions les plus répandues voient dans cette introduction une adresse « au chef des chantres », ce qui fait du verset une rubrique liturgique à caractère musical. Une telle interprétation s’appuie sur l’existence des menatsahim qui conduisaient les travaux dans le Temple (2 Ch 2, 1 et  17 ; 34, 13), le même mot pouvant aussi désigner ceux qui conduisaient la musique (1 Ch 15, 21 ; 23, 4 et 2 Ch 34, 12). Ces conducteurs étaient ainsi nommés d’après le verbe radical du mot, nitséah, qui signifie « exceller », leur excellence justifiant sans doute leur charge. Mais il ne faut pas perdre de vue que la conduite des travaux du Temple, aussi bien que celle des chants liturgiques, relevait davantage d’une grande spiritualité que d’une excellence technique, de maçon, de charpentier ou de musicien.

les Septante
Traduction de la Bible hébraïque en langue grecque, réalisée au IIIème siècle avant J.C. à Alexandrie, par soixante-dix (ou soixante-douze) sages de la diaspora d’Israël, d’où son nom : les Septante. Cette traduction de la Bible est indifféremment appelée “ la Septante ” ou “ les Septante ”, et souvent notée LXX.
La Bible confirme cette observation, en nous donnant, ailleurs, d’autres emplois de la même racine : elle nous invite à revenir au spirituel en complétant les notions d’excellence et de conduite déjà observées, par des notions de perfection, de durée, de permanence, de persévérance, de dépassement, voire d’éternité et d’accomplissement (voir en particulier Ps 16, 11 ; 1 S 15, 29 ; Lm 3, 18 ; Dn 6, 4).

C’est dans cet esprit que les Septante ont préféré traduire menatséah par le mot grec télos, la « fin », le « but », la « finalité ». Si l’on veut bien revenir à la vie mystique, comprendre que le Psautier est avant tout un guide de spiritualité, reconnaître que les mots qu’on y emploie ne renvoient pas aux objets qu’ils désignent mais aux notions spirituelles que ces objets représentent, alors il devient clair que le terme lamenatséah est un signe pour nous orienter vers une fin ultime, une indication « pour la fin » comme disent les Septante : il nous montre la direction la meilleure, “ aux meilleures fins ”. Rubrique peut-être, mais d’ordre spirituel et non matériel, le terme “ vers la perfection ”, ou “ pour l’excellence ”, nous invite à suivre la démarche du psalmiste dans notre recherche de la vie en éternité.